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Point sur les réserve en eau dans la Manche

Point sur les réserve en eau dans la Manche 17 Jan

Jacky BOUVET, Président du SDeau50, accompagné du Directeur, Bernard AUDRIC, et du Responsable du Service Ressources en Eau, Mickaël HAMEL, ont rencontré la presse pour un bilan sur l'état actuel des ressources en eau suite à l'été 2022 et à sa sécheresse sans précédent.

 

. La sécheresse de l'été 2022

L'impact de la sécheresse de l'été 2022 est sans précédent. Souvent comparé à l'été 1976, ancienne référence pour les records de température et les tensions exercées sur la ressource en eau, l'été 2022 dans la Manche n'aura pourtant pas entraîné de coupure de la production et de la distribution d'eau potable, contrairement à 1976. Ceci s'explique grâce au fonctionnement des interconnexions, pour transporter l'eau en gros entre les différents points de production / distribution du centre et du sud Manche, et qui, depuis la création du SDeau50 en 2012, ont été multipliées (128 km au total en 2022), grâce, aussi, à l'entretien et au renouvellement du réseau secondaire ayant évité d'importantes fuites, mais aussi grâce à la communication du SDeau50 sur les économies d'eau et au comportement responsable des abonnés ayant adopté une attitude économe en eau durant la période de tension, suivant les recommandations du Préfet. La Préfecture a, en effet, lancé les premiers appels à la vigilance mi-juillet et a passé la quasi-totalité du département en alerte sécheresse en août : la Manche a quitté le statut de vigilance sécheresse mi-décembre 2022.

 

. La ressource en eau dans la Manche

Si les différents a priori laissent penser qu'en Normandie, et dans la Manche, il pleut et qu'il ne peut y avoir de problème de stock d'eau, la réalité est toute autre ; l'été 2022 aura contribué à faire prendre conscience de ce fait. La fragilité du département, en terme de ressource en eau, vient de son sous-sol : les nappes souterraines sont les principaux réservoirs d'eau brute, or, dans notre département, elles sont présentes de façon hétérogène ; on en compte beaucoup dans la région des Marais du Cotentin (centre) et peu ailleurs. Ces aquifères du centre Manche sont fragiles car tributaires de différents risques comme la salinisation (du fait de la proximité de l'eau de mer) ou "la mauvaise recharge" liée à un déficite de pluie en saison hivernale... Le captage souterrain représente 60 % de l'approvisionnement en eau brute dans la Manche dans une zone géographique paradoxalement restreinte.

L'autre source d'approivsionnement en eau brute dans la Manche sont les cours d'eau par captage de surface : la Sienne, la Sélune, la Sée ou encore la Vire sont les principales rivières où est puisée l'eau brute... Présent un peu partout, le captage de surface répond aux 40 % des besoins restants. Les cours d'eau sont, eux aussi, soumis à des pressions : ils sont particulièrement sensibles aux pollutions liées aux activités humaines et sont directement dépendants des précipitations, les captages pouvant être suspendu si les niveaux sont trop bas, dans un souci de préservation des milieux naturels (faune et flore). Face ces risques, le SDeau50 équipe ses usines de bassins de storage : des "stockages" d'eau brute qui, après avoir été puisée dans le milieu naturel, est isolée, permettant une autonomie de production de quelques jours en cas de contraintes extérieurs. Les barrages peuvent également jouer un rôle important en cas de sécheresse afin de réguler artificiellement le débit des cours d'eau, comme cela a été le cas avec le barrage du Gast et la Sienne durant l'été 2022 : sans ce barrage, la rivière se serait tarie...

 

. Gestion des facteurs qualité / quantité

La qualité de l'eau brute est un facteur déterminant sur les quantités disponibles : si l'eau naturelle est en-dessous des seuils de qualité exigés, elle ne peut pas être potabilisée. Une pollution peut entraîner un arrêt temporaire de la production dans une zone concernée et nuire à l'approvisionnement en eau potable de plusieurs miliers d'habitants : ce cas de figure, en période de sécheresse, peut avoir de graves conséquences. Pour prévenir ce risque, le SDeau50 ne se limite pas à la construction de nouveaux bassins de storage et d'interconnexions mais effectue également une surveillance et un suivi des zones où la ressource en eau est sensible : les démarches "Aire Alimentation de Captage" (AAC). Une AAC correspond à une surface au sol où toute goutte qui tombe fini par arriver dans la nappe ou la rivière. Ces AAC sont vulnérables aux polluants : afin de les protéger, le SDeau50 effectue des prélèvements pour s'assurer de la conformité de l'eau disponible et mène des campagnes de sensibilisation auprès des exploitants en pratenariat avec la Chambre d'Argiculture. On incite les agriculteurs à privilégier l'utilisation de désherbants par naturels ou mécaniques plutôt que chimiques dans l'intérêt de tous. Sur 2023, le nombre d'AAC devrait s'accroître pour passer de 22 à 33 pour une surface totale de 10 350 ha.

La bonne gestion de la ressource en eau passe également par l'anticipation : c'est le rôle du collectif H2ORIZON MANCHE 2050, associé au Plan de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE), pour lequel le SDeau50 traite 3 questions essentielles : quelles ressources en eau en 2050 ? Quels besoins ? Quelles gestions ? les réponses se feront autour de 24 actions...

 

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